Good Morning Karma, l'Univers De La Rue

PARTIE 3 - CHAPITRE 1

FANCY SHOOTING

Good Morning Karma, l’Univers De La Rue

FANCY SHOOTING - HOODIE - DARK TEAL

T-shirt Jacker Fancy Shooting Noir Planche Skate Jacker Fancy Shooting

 "Je n’ai pas le temps de comprendre, pas le temps de bouger, la pièce est désormais remplie d’éclats de verres étincelants. Les balles de kalachnikov n’ont eu aucun problème à traverser la baie vitrée. Mes oreilles sifflent, je n’entends plus rien. Sarah est toujours dans mes bras, son regard apeuré croise le mien, je la tire derrière l’ilot central de la cuisine, elle me parle, crie, mais je n’entends toujours rien à part ce sifflement insupportable. Les deux escorts tentent de se mettre à l’abri. La première se prend une balle en pleine tête. La deuxième a plus de chance, une balle explose le verre de whisky qu’elle tient à la main, puis elle parvient à s’échapper en hurlant pendant que j’attrape mon flingue dans le tiroir de la cuisine. Je tire quelques coups de feu, essaye de trouver une stratégie pour sortir de ce bourbier. Je jette un coup d’œil pour voir si Sarah va bien, mais elle baigne dans une flaque de sang. Je prends son pouls, comme si j’avais une quelconque expérience dans ce domaine, mais son visage, ses yeux écarquillés en disent davantage qu’un éventuel battement cardiaque. Je viens de la perdre une deuxième fois. La porte de derrière est entrouverte, il faut que je pense à ma survie. Je me casse."

 

PARTIE 3 - CHAPITRE 2

STORM

Good Morning Karma, l’Univers De La Rue

Le spectacle est impressionnant. La maison est complément retournée, j’ai l’impression qu’une tornade est passée par là, éteignant toute forme de vie, détruisant tout sur son passage. Me voilà dans un sacré merdier, moi, jeune branleur il y a encore quelques jours, fraichement diplômé dans le grand banditisme, maintenant suspect parfait dans une histoire de meurtre. Ils m’ont retrouvé... Je me disais bien que les cinq cent mille billets allaient manquer à quelqu’un. Et c’est pour ces derniers que je prends le risque de revenir sur les lieux quelques minutes seulement après le carnage. Bien évidemment, les sacs ont disparu. Je regarde le corps inerte de Sarah gisant sur le sol. Impossible de savoir quel rôle elle a joué dans cette tuerie, mais cette fusillade survenue quelques heures après son arrivée n’était pas une coïncidence. L’odeur du sang a remplacé celle de l’alcool, il est 6h du matin. Pendant que le tonnerre gronde, des éclairs illuminent cette scène de guerre, comme si l’ambiance n’était pas assez électrique. Je suis de nouveau pauvre, mais je m’apitoierai sur mon sort plus tard, des sirènes de police retentissent au loin. Je vais pas m’attarder.

PARTIE 3 - CHAPITRE 3

FRIED CHICKEN

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Plus les sirènes se rapprochent et plus je me fais une raison : je ne leur échapperai pas. Une seule route mène à la villa, et quand bien même j’arriverais à atteindre la voiture, je ne pourrais pas descendre sans croiser leurs sales tronches. Il me faut un plan. Je cours dans le garage, espérant y trouver une solution. D’un regard je scanne son contenu : une vieille deux chevaux sous une bâche, un établi plus ou moins bien rangé où trainent des pièces de voitures et divers outils, quelques meubles démontés posés dans un coin, un bidon d’essence. Ce dernier fera l’affaire. Je l’attrape et cours dans la cuisine. Les sirènes sont proches, trop proches, je les entends rentrer dans la propriété. Je m’empare d’une bouteille de vodka vide, la remplie d’essence, attrape un vieux torchon et le tour est joué. Par chance, il n’y a qu’une seule voiture avec deux flics à l’intérieur. J’attends qu’ils sortent, je ne vais pas alourdir ma peine. Pendant qu’ils pénètrent dans la maison en fracassant la porte d’entrée, je passe par derrière et d’un grand geste, je lance le cocktail enflammé sous le Scénic. Sans me retourner, je cours vers ma voiture, démarre, laissant derrière moi un brasier magnifique.

PARTIE 3 - CHAPITRE 4

ENDLESS FALLING

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Se relever après des chutes à répétition, c’est l’histoire de ma vie. La persévérance, le skate m’a appris cette qualité. Se rétablir après une fracture, une entorse, ou quelques égratignures, lutter des heures face à la complexité et l’ingratitude de cette discipline, tout cela m’avait forgé un mental d’acier. Mais cette fois, je dois faire face à un autre genre de chute. Le fond du trou est proche, et il me faudra plus que de la bonne volonté pour échapper à la spirale infernale qui tourbillonne sous mes pieds. Face à la mer, j’essaie de relativiser sur mon cas. Après tout, je n’ai rien fait de mal à part tirer quelques bastos sur des mecs qui essayaient de me tuer. Les flics n’allaient pas mettre longtemps à faire circuler mon signalement, ils avaient vu ma voiture, et même à Cannes, il est difficile de passer inaperçu avec une Corvette Stingray de ‘69, achetée en liquide à un arménien quelques jours plus tôt. Sur la croisette, je profite de mes dernières minutes de tranquillité, avant une cavale qui allait sûrement durer une éternité.

PARTIE 3 - CHAPITRE 5

PARANOID

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D’un pas pressé, je déambule dans les rues cannoises pour acheter de quoi amorcer ma cavale sous le meilleur angle. Une cartouche de Camel, et une vingtaine de sandwichs triangle, voilà de quoi survivre quelques jours. La caissière me dévisage comme si j’avais tué quelqu’un. Les passants, les commerçants, les enfants, personne ne me lâche du regard. Pourquoi me fixent-ils tous comme ça ? Ils sont au courant ? Est-ce qu’un portrait-robot circule déjà sur toutes les chaînes d’infos ? Je suis en pleine crise de paranoïa, et la redescente des drogues ingérées la veille n’aide pas. Mon portable ! Je le garde depuis le début sur moi comme si je n’étais pas surveillé par la police, la mafia marocaine, Google et tous les putains de réseaux sociaux réunis. Il faut surtout que je jette ce satané téléphone. Qu’est-ce que je vais bien foutre sans internet, sans GPS ? Moi qui passe mon temps à brailler tout autour de moi que je peux me passer de cette technologie quand je veux, maintenant que je suis au pied du mur, c’est pas la même histoire. Après avoir passé 15 minutes à extirper la carte SIM de ce putain de téléphone, je la coupe en deux, puis j’explose le téléphone contre un mur, ça fait du bien. Me voilà enfin libre de la technologie. Je monte dans la voiture et démarre le V8.